Urrugne fêtait dimanche le 20e anniversaire de son jumelage avec la ville bavaroise de Sulzbach am Main. En tant d’années d’échanges, Basques et Allemands se sont trouvés bon nombre de points communs
Sud Ouest, 04. September 2001
Même un verre de bière à la main (ce sont les fêtes patronales), les habitants d’Urrugne et de Sulzbach ne semblent pas, au premier abord, jumeaux. A défaut d’être frères, ils sont donc amis. Et ce depuis plus de vingt ans pour certains, comme René Dher et Hermann Gado qui prirent l’initiative des premières visites. Bavarois et Basques se trouvèrent finalement de bonne compagnie. En 1981, leurs maires prêtèrent serment, et les premiers échanges officiels, scolaires, culturels, ne se sont pas arrêtés depuis, comme le rappelèrent Daniel Poulou et ses hôtes allemands lors de la cérémonie d’anniversaire dimanche. Les amis de Sulzbach viennent à Urrugne lors des fêtes; leurs hôtes les rejoignent en Allemagne pour le carnaval de Sulzbach. Des cours d’allemand et de français ont êté organisés ici et là-bas. Les visites ne sont pas près de s’arrêter.
ENTRE FÊTES ET CARNAVAL
Il y a vingt ans, Mathias était tout juste né. Il ne parlait certainement pas le français, qu’il a appris (en seconde langue vivante) à l’école, et perfectionne à l’université. Ses sept séjours à Urrugne, depuis 1991, lui ont fait faire de remarquables progrès dans la connaissance de la langue de Molière, et surtout des us et coutumes locaux.
Aujourd’hui, Mathias, étudiant en histoire contemporaine, connaît une bonne partie du village; il était, bien sûr, invité au 20e anniversaire de ce jumelage, et sera certainement présent au 30e. Car ce grand jeune homme au contact facile adore venir ici. Depuis cinq ans, la même famille d’amis l’accueille. Très intéressé par la culture basque (il a appris quelques mots d’euskara), il visite, il crapahute, «d’Irouleguy pour déguster du vin à la plage d’Hendaye. L’Espagne est toute proche, d’est vraiment formidable. C’est une manière de découvrir la culturel française…alternative,» achève-t-il en levant son verre.
D’ailleurs, en y réfléchissant bien, peut-être est-ce là qu’il faut chercher les points communs entre gens d’Urrugne et de Sulzbach. «Comme ici, nous aimons faire la fête, la faire ensemble, et chanter». La batterie fanfare d’Urrugne et les Hendayais de la Zarpaï Banda (conviés eux aussi dimanche) ne démentiront certes pas, eux qui se sont rendus à maintes reprises à Sulzbach pour y jouer (alors que les musiciens de Sulzbach Edelweiss ont animé la messe, dimanche matin, en l’église Saint Vincent). «Mais si les gens d’Urrugne chantent quelques chansons allemandes, je ne crois pas que des gens de chez nous chantent en basque», avoue Mathias. Peut-être pour le 30e anniversaire?